Interview Francois Verdier

PAPREC 600 SAINT TROPEZ

Introduction et Contexte

Pleinement satisfait du résultat, la fatigue commence à retomber avec de bonnes nuits de sommeil le fait d’avoir réalisé un bon résultat permet aussi d’effacer les moments difficiles de cette épreuve. Avec la Paprec 600 nous avons eu une superbe entrée en matière sur la difficulté des épreuves en méditerranée.

Ravi de voir que nous avons pu rivaliser avec les équipages de Méditerranée.

L’objectif sur cette course était très simple: de prendre du plaisir à naviguer ensemble et simplement, en étant capable de mettre en place nos qualités sur un bateau encore nouveau pour nous.

L’idée était surtout de ne pas surjouer la partition nous avons bien identifié que nous avions peu d’expérience sur le bateau, beaucoup de conseils mais peu de mise en pratique.

PHENIX Interview Francois Verdier

Expérience de la Course

Il y a eu 2 moments particulièrement intenses :

le premier fut d’arriver en tête après 30 h de course sur l’ile de Giannutri, avec un départ compliqué. Sur ces 30 premières heures nous n’avions rien lâcher et tous mis en place tpour faire avancer le bateau rapidement, en découvrant notre position à la tombée de la nuit avec Pierre Laurent nous nous sommes dit que tout pouvait se passer lors de cette régate.

Le 2e moment s’est déroulé sur la dernière nuit à l’arrivée on s’est retrouvé avec plusieurs bateaux arrêtés près de la côte le vent, après un long moment le vent est rentré par le large.

Les bateaux ont démarré un par un, Kito à nos côtés a pu bénéficier du vent plutôt que nous !10 min après nous nous sommes retrouvés bord à bord à une cinquante de mètres d’écart et nous avons navigué 45 min bord à bord. ce fut vraiment un grand run de vitesse pour gagner la place de 2e place. Nous avons pu remporter ce duel à 8 milles de l’arrivée.

L’obligeant à effectuer un changement de voile, Kito perdit pas mal de terrain, qu’il sut rapidement retrouver dans la baie de Saint-Tropez.

Et ainsi nous montrer à quel point c’était un incroyable champion qui ne lâche rien jusqu’au dernier moment. Malgré tout nous avons résister !

L’ensemble de la régate a été difficile car beaucoup de moments de transition et de mouvements de classement après beaucoup d’efforts.

Ça été un condensé d’expérience déjà vécue, il a fallu être capable de mettre bout à bout notre savoir-faire sans craquer psychologiquement.

Notre force principalement a été de se concentrer sur cette régate et non sur les aléas et les mouvements de classements, vivre le moment présent.

Il y a eu des moment 2, 3 frustrant car nous avons perdu du terrain sur des erreurs lié à la connaissance technique du bateau. Des taquets cachés pour rouler les voiles… ahhhhhh la crise de panique quand la voile ne se roule pas et que nous partons à 90 degrés de la route avec les copains plein patin….

mais au final il fallait être suffisamment lucide pour se détacher de ça, l’enjeu était réellement sur la capacité à gérer les transitions, les vents nouveaux.

Avant de partir on s’était dit qu’il fallait être en mesure de se reposer dès qu’on pouvait.

Ça c’était la théorie mais la vérité c’est que les 3 premières nuits on n’a quasiment pas dormi on a attendu le long bord de la giraglia à la baie des Anges sur Nice pour pouvoir dormir de manière efficace.

Les Nuits et les journées étaient tellement intenses qu’il fallait pouvoir être réactif dans les 5 10 min précédé un événement.

Stratégie et Tactique

Très difficile de parler de stratégie et tactique global au vu des conditions météo. l’idée était de pouvoir rester au avant-poste pour être en mesure de passer les passages à niveau dans le meilleur positionnement.

Essayer de limiter les écarts de vitesse avec les nouveaux bateaux sur les bords qui leur a été favorable. Notamment le retour de corse avec Centrakor.

La réalité fut que les bateaux en arrière de la flotte arrivait toujours à rattraper les bateaux devant. tout était à recommencer.

L’idée globale était de comprendre d’où aller venir les nouveaux vents. Les fichiers se contredisaient pour beaucoup, il fallait être capable de comprendre la tendance. Être capable de se positionner au mieux sur les côtés favorables.

Dans ce genre de situation il y a forcément une part de réussite et je pense qu’il était tout à fait envisageable d’arriver à la 6e position.

Il est clair qu’il a fallu vraiment être opportuniste sur ce qui se passait sur le plan d’eau et sur les concurrents.

Le plan ? pas de plan. Simplement choisir le nouveau coté du vent.

Stratégie et Tactique

Globalement tout s’est bien déroulé si ce n’est un gilet qui s’est percuté lors de passage de grosses vagues, cela a déclenché notre système Man Over Board.

Nous avons aussi déchiré un Spi sur toute la longueur. Grâce aux mains experte de voilier de Pierre Laurent nous aurons pu le réparer en mer. Cela a valu un petit mal de mer ….

On peut considérer que FRA 142 reste un bateau performant jusqu’à 15 nds, résiste à 18 nds, se trouve dépassé au-delà de ce seuil, les scows ont réellement un atout de vitesse à toutes les allures passé 18 NDS.

Nutrition et Hydratation

Cela faisait partie du plan de bien manger et d’avoir suffisamment de nourriture de manière confortable et agréable.

On avait pas mal cuisiné on savait que les premiers jours allez être intense . Malgré toutes ces dispositions cela ne m’a pas empêché d’avoir un sérieux mal de crâne, sur les 30 premières heures je pense avoir bu une dizaine de litres.

Disposer de pas mal de protéines faciles à manger : poisson fromage œufs… limiter le sucre favoriser les fruits.

L’idée est surtout de pouvoir s’alimenter facilement.

Aspects Personnels

Une des valeurs qui me tient le plus à cœur est le dépassement de soi ,de ses propres limites.

La satisfaction d’être arrivé et de partager cela avec les autres coureurs.

Pour moi c’est un peu une découverte mais pour l’instant je ne ressens pas de solitude je suis assez happé par la régate. On a quand même des moments de partage avec l’autre skipper.

Aussi certainement un état qui me convient assez bien cela ne me dérange pas forcément de me retrouver avec peu de personnes.

Pour ce qui est du stress il est clair que j’en ressens ! Cela a été assez présent sur cette course maintenant avec mon expérience je sais aussi que cela se dissipe avec la connaissance de l’environnement et du bateau. j’ai hâte de découvrir cette sensations de bien-être en mer.

Plus la régate avancée, plus avec Pierre Laurent on se sentait bien en mer.

Être tenace, sentir le bateau, savoir où tu vas, gérer ses émotions !!!

Réflexion et Perspectives

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